Description
Dans Abu Nizar, un délinquant échappe à la surveillance de la DGSI et disparaît subitement sans laisser la moindre trace.
Trois passeurs de clandestins sont massacrés dans trois pays différents, et à quelques jours d’intervalle.
Un journaliste de renom est sauvagement égorgé dans son propre salon dans une paisible ville de la banlieue parisienne.
Ces trois faits divers, non connectés en apparence, intriguent Régis Banel et son équipe d’enquêteurs. Un fil conducteur invisible semble les relier l’un à l’autre. Quelqu’un cherche à dissimuler toute une forêt derrière un seul arbre.
Dans cette uchronie, l’État islamique est devenu califat. Il règne sur un territoire aussi grand que la France, il a sa propre économie, il a la monnaie la plus puissante du monde, il possède de gigantesques ressources, et il recherche la reconnaissance internationale et un siège à l’ONU. L’Europe vit la plus grosse crise économique de son histoire. Elle compte six gouvernements d’extrême droite, le Royaume-Uni l’a quitté, la Grèce l’a quitté, et elle cultive autant de banqueroutes qu’il y a de raisins dans une vendange bordelaise. La France n’est plus une démocratie, mais ce n’est pas encore une dictature. Elle a confié sa sécurité nationale à un escadron de la mort. L’extrême droite est au pouvoir, le pays, devenu la plaque tournante du crime organisé dans le monde, est en récession économique depuis plus de cinq ans. Cependant, il y a quand même un fragile cessez-le-feu avec le califat, un semblant de paix qui dure depuis huit ans…
Dans la deuxième partie :
« Mais ferme donc ton ribouis pouacre ! Tu me parles comme si je t’écoutais, tu me racontes ta vie comme si tu existais encore. Tu n’es plus rien pour moi. Parle donc à mes cendres quand je ne serai plus… toi et moi, nous savons comment ça doit finir. Finissons-en et épargne-moi la vue de ta tronche de malheur. Je te maudis, je maudis ta vie, je maudis ton âme et je maudis ta guerre, elle ne sera point la mienne… Tu me tueras, et tu mourras un jour. Vis comme tu le voudras, tant que tu le pourras. Toute âme goûtera à la mort et devant Allah se retrouveront les rivalités, il est meilleur juge et il est justice… Par Allah et par son prophète, je serai ton rival le jour du jugement dernier. »
Dans la troisième partie :
« Voyez-vous, monsieur Banel, un flocon de neige est ce qu’il y a de plus insignifiant dans ce bas monde. Ça n’a pas de destin, ça n’a pas d’avenir, ça tombe au gré du vent. La moindre chaleur, un rayon de soleil, les paumes d’un enfant… et il n’est plus. Voyez-vous que par un miracle de Dieu, le mien ou le vôtre, ce flocon se transforme en boule de neige. Et qu’elle tombe et qu’elle roule, et qu’elle grossit, et qu’elle grandit. Et que par son propre miracle, elle devient avalanche. Voyez-vous qu’il y a un village sur son chemin, dans lequel se trouvent les meilleurs hommes sur terre et les pires diables de la création. Les deux. Et que cette avalanche les emporte tous, sans discernement… pois chiches et raisins secs. Diriez-vous qu’elle a bien tué ou qu’elle a mal tué ? Diriez-vous que c’est l’avalanche qui les a tués ou que c’est le flocon de neige ? Moi… je ne suis qu’un insignifiant flocon de neige dans cette putain de tempête. Voyez-vous mon avalanche, monsieur Banel ? »